Vie de la coop

Retour sur le Webinaire Prospérité Fermière/Oxygen « Les clés pour booster sont TP »

Vous avez été près de 100 personnes à vous inscrire au webinaire organisé par la Prospérité Fermière et Oxygen le 18 décembre dernier sur le thème du TP. Le webinaire s’est organisé autour des 3 thèmes : économique, nutritionnel et sanitaire, représentant les “3 clés pour booster son TP”. Retrouvez le replay et le résumé de cet évènement…

Lors du mot d’accueil et d’introduction, les représentants des deux structures Hervé MARTEL et Serge CAPRON ont mis en avant le partenariat croissant entre les 2 entreprises contribuant à créer de la valeur dans les élevages laitiers du département. Les équipes ont été réactives pour adapter la journée technique, en raison de la situation sanitaire, au format webinaire dont le sujet central est le taux protéique (TP). Ce sujet a été guidé par la volonté d’affirmer le leadership de la PF sur les ingrédients, dont la protéine est le cœur de métier depuis plusieurs décennies mais c’est également un vrai levier de rémunération pour les producteurs.

Le marché de la protéine se développe, les protéines d’origine animale tirent leur épingle du jeu

La première intervention, sous forme d’interview d’Hervé Gasnier, directeur R&D chez Ingredia, a rappelé l’importance des protéines dans l’alimentation humaine, essentielles à tous les stades de la vie. Les protéines laitières ont d’importants atouts parmi les protéines d’origine animale, elles-mêmes supérieures aux protéines végétales, de par leur richesse en acides aminés essentiels et leur très forte digestibilité.

Le savoir-faire d’Ingredia réside dans la technologie utilisée, qui permet de conserver la conformation spatiale des protéines telles qu’elles sont dans le lait, ce qui les rend plus fonctionnelles. Cela permet d’établir des partenariats avec la majorité des grands acteurs de la filière en Europe mais aussi dans le monde. La tendance du marché est à l’expansion, car la consommation de protéines augmente, cela attire donc de nombreux opérateurs. Les marchés principaux sont la fromagerie et la nutrition (sportive, diététique, infantile et clinique). Ingredia a un positionnement haut de gamme, de par la technologie précitée, et donc une stratégie d’innovation et de différenciation. Les développements tiennent aussi compte aujourd’hui de l’aspect « durable » des produits tout comme du respect de l’environnement et du bien-être animal.

Le TP pour maximiser son revenu oui, mais en surveillant l’efficacité économique de son système

La « clé économique » a été présentée par Laurianne Carbonnaux, consultante projets & stratégie à Seenorest. Elle a montré que l’augmentation du TP était un bon moyen pour maximiser le revenu des éleveurs laitiers. Une étude des résultats des producteurs PF a mis en avant un écart potentiel important de chiffre d’affaires entre les élevages à TP les plus bas et les plus hauts. Elle a cependant attiré l’attention sur le coût des moyens mis en œuvre pour y arriver. Il faut donc bien surveiller l’efficacité économique (équilibre produits/charges) à l’aide de différents outils comme : la marge sur coût alimentaire, l’EBE, la marge brute ou le coût de production.

Choisir son correcteur azoté en fonction de sa teneur en acides aminés indispensables plutôt qu’à sa teneur globale en azote

La « clé nutritionnelle » a été présentée par Jérôme Larcelet, consultant nutrition à Seenorest. Après avoir rappelé la composition du TP, il a mis en avant le fait que les bovins n’avaient pas un bon rendement d’utilisation des protéines ingérées (autour de 27-28 % en moyenne). L’augmentation de ce rendement a pour conséquence une meilleure performance laitière, mais aussi économique et environnementale. Les facteurs limitants sont l’énergie, la qualité et la quantité des protéines apportées dans la ration. Pour augmenter la production de protéines laitières, il est indispensable d’apporter des protéines utilisables directement dans l’intestin et de les choisir sur leur composition en acides aminés indispensables. Il faut être vigilant à ne pas tomber dans l’excès potentiellement générateur d’urée.

Il faudra donc être attentif à la composition en acides aminés du correcteur azoté plus qu’à sa teneur globale en azote, tout en se basant sur la concentration (efficacité) et la quantité globale apportée (performance). Ainsi, il est possible de réduire l’apport de correcteur azoté, d’augmenter la production laitière, d’augmenter le TP, de baisser l’urée, et finalement d’augmenter l’efficacité protéique tout en maîtrisant des coûts.

Chouchouter les vaches taries pour minimiser le déficit énergétique et ses conséquences en début de lactation

La « clé sanitaire » a été présentée par Stéphane Floc’h, consultant vétérinaire à Seenorest. Il a d’abord rappelé les enjeux du péripartum chez la vache laitière : baisse du taux de calcium, baisse des défenses immunitaires et déficit énergétique. Ce dernier a en effet un impact direct sur le TP en début de lactation, parfois sur plusieurs mois. Le TP minima est le témoin de l’amaigrissement de la vache laitière. Un déficit en énergie excessif conduit à une maladie bien connue : l’acétonémie ou cétose, subclinique la plupart du temps. Elle concerne plus de 20 % des vaches en début de lactation.

La cétose subclinique a de multiples conséquences sur la santé : digestive (déplacement de caillette), reproductive (fertilité, mortalités embryonnaire), immunitaire (métrites, mammites), et locomotrice (boiteries), toutes signes d’un démarrage difficile. Les facteurs de risques sont bien identifiés, et la prévention passe essentiellement par la gestion des taries. Il faut les maintenir dans un état corporel optimal, leur fournir une ration équilibrée, favoriser leur capacité d’ingestion, gérer la transition vers la production par une préparation au vêlage et aussi attacher une grande importance à l’abreuvement et à leur confort.

Visionnez le replay : https://www.youtube.com/watch?v=lVK_jcilsxA&feature=youtu.be