Technique

Flambée de mammites sur aire paillée

Il est fréquent à cette période de l’année d’entendre parler d’épisodes de mammites et de montées des taux cellulaires de tank. La période hivernale est en effet propice au développement des germes pathogènes responsables des mammites. On dit que la pression infectieuse augmente,  notamment du fait de l’hygrométrie très forte de ces dernières semaines. Le phénomène semble exacerbé dans les élevages conduits sur aire paillée, la litière emmagasine de l’humidité, ceci étant accentué par une moindre aération des bâtiments.

Il y a de fortes chances que le responsable soit Streptococcus uberis, le bien nommé, car c’est actuellement le germe le plus souvent isolé lors de mammite clinique. Il est également responsable de nombreuses mammites subcliniques (les cellules). C’est un germe dit « d’environnement », c’est-à-dire que les vaches se contaminent via la litière. Mais il a aussi la capacité à « s’installer dans la mamelle », se comportant alors comme un germe contagieux, transmissible lors de la traite.

Comme bien souvent il n’agit pas seul, il est fort à parier que d’autres pathogènes sévissent aussi en même temps dans votre élevage. Pour en être sûr, le seul moyen est de faire des analyses. La bactériologie du lait permet d’identifier le ou les germes responsables de la mammite observée, voire de vérifier quel(s) antibiotique(s) est(sont) efficace(s) par un antibiogramme. L’écueil souvent rencontré est la difficulté de faire un prélèvement de lait de façon stérile pour éviter de le contaminer avec des germes extérieurs. De plus vous ne serez renseigné que sur cette mammite précisément. Pour connaître l’ensemble des germes présents dans votre élevage la solution reste l’analyse dans le lait de tank, parlez-en à votre conseiller ou secrétaire d’élevage/agent de pesée.

La lutte contre St. uberis passe par la gestion de l’aire paillée. Pour cela un bon indicateur est de s’entraîner à noter la propreté des vaches à l‘aide d’une grille. Parmi les points clés il faut assurer :

  • Une limite de chargement : au moins 6 m² par vaches hors aire d’exercice ;
  • Un paillage suffisant : 1 à 1,2 kg/m² quotidiennement ;
  • Un curage régulier : avant d’atteindre 35°C à 10 cm de profondeur (température à partir de laquelle les germes prolifèrent).

L’autre volet de la lutte se passe par une hygiène de traite performante :

  • Un nettoyage précautionneux avant traite est primordial pour éliminer les germes environnementaux présents sur les trayons ;
  • Le post-trempage à effet barrière et empêcher l’accès à l’aire paillée immédiatement après la traite complèteront la lutte.

Rien de très nouveau, les 2 piliers de la prévention des infections mammaires restent l’hygiène de l’environnement des vaches et de vos pratiques de traite.

Stéphane FLOCH – Consultant Vétérinaire

Tel : 06.43.60.12.25   –  Mail : s.floch@seenorest.com