
Technique
Qu’est-ce que le bien-être animal ?

Les trois piliers principaux du bien-être animal sont :
* la santé
* les besoins naturels
* l’état émotionnel de l’animal
En 1979, le Farm Animal Welfare Council (FAWC) définit les cinq libertés fondamentales (« The Five Freedoms ») – remises à jour en 2009 – chacune étant essentielle pour le bien-être (Farm Animal Welfare Council, 2009). Il s’agit de :
– l’absence de faim, de soif et de malnutrition,
– l’absence d’inconfort physique et/ou thermique,
– l’absence de douleur, de blessures, et de maladie,
– l’expression d’un comportement normal,
– l’absence de peur et de détresse.
Ces cinq libertés sont les conditions que l’Homme doit fournir à l’animal pour assurer son bien-être,elles ne se compensent ni se substituent, et chacune doit être garantie. Deux composantes majeures en ressortent : l’une physiologique, et l’autre comportementale. Pour évaluer le bien-être, il y aura donc nécessairement des indicateurs sanitaires, zootechniques et physiologiques d’une part, mais aussi comportementaux d’autre part (Veissier et al., 1999). Les indicateurs comportementaux vont être les plus intéressants à prendre en compte car ils sont plus sensibles et plus précoces que les autres. (Gilbert, 2022; Veissier et al., 1999, Figure 4).
A partir de ces cinq libertés, il existe trois types d’approche pour définir le bien-être animal, une approche dite naturaliste, une dite adaptative et une dite mentale.
En 2018, l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’Environnement et du travail) définit le bien-être animal comme : « l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal » (ANSES, 2018a). Cette définition prend en compte les connaissances scientifiques et les différentes réflexions sur le bien-être animal, notamment la dimension mentale du bien-être, les besoins et les attentes. Le bien-être ainsi défini s’intéresse à l’individu en lien avec son environnement, et sera différent pour chaque individu dans chaque environnement.
La dimension mentale de la définition insiste sur le fait que la bonne santé ou l’absence de stress ne suffit pas à garantir le bien-être. Il faut également s’intéresser au ressenti de l’animal. Deux concepts sont définis avec cette définition : il s’agit des besoins et des attentes.
Les besoins sont définis par l’ANSES comme une « exigence de survie et de qualité de vie liée au maintien de l’homéostasie et aux motivations comportementales » (ANSES, 2018a). La non satisfaction entraîne un état de mal-être ou de frustration. Parmi les besoins, nous pouvons citer le lieu de couchage, les interactions avec les congénères, la soif ou la faim.
Les attentes sont « un processus mental généré par l’anticipation d’un événement, auquel l’animal va se référer pour évaluer la valence de cet événement d’agréable à désagréable ». Une attente entraîne une réponse comportementale et/ou physiologique anticipatoire et des émotions positives ou négatives. Les émotions négatives peuvent entraîner des comportements de frustration ou de redirection, mais cette notion d’attente est encore difficile à cerner en pratique. Les attentes sont également variables entre chaque individu en fonction de ses propres expériences (ANSES, 2018a,
2018b).
Issue de la Thèse de Maud GRAILLOT-DENAIX, de l’école ENVA le 19/12/22.